Avant toute chose, je tiens a remercier toute l'equipe du site. SDA est un site remarquable et unique en son genre, qui rassemble une communaute eminemment sympathique autour de cette passion ? et discipline de l'esprit ! ? qu'est le < speedrunning >.

Avant d'aborder le run en detail, il est important de souligner qu'il a ete effectue sur Jumper : Redux, qui comprend le Jumper original ainsi qu'une extension proposant une serie de niveaux inedits (non concernes par le present speedrun). Je me suis toujours exerce sur Jumper : Redux en pensant, comme le suggere nettement le commentaire du developpeur sur son site officiel, que la seule difference entre les deux versions du jeu etait d'ordre audiovisuel ; les graphismes et les musiques ayant ete revus dans la nouvelle version.

Or, apres avoir teste par curiosite la version d'origine, force est de constater qu'il existe de multiples petites differences, qui obligeraient a utiliser des categories separees pour deux runs effectues respectivement sur les deux versions du jeu : un joueur habitue a l'une des deux versions devra en effet modifier tous ses automatismes pour jouer efficacement sur l'autre. La version Redux semble toutefois plus mure d'un point de vue programmation ; elle est d'ailleurs tacitement recommandee par le developpeur, la version d'origine relevant davantage de la curiosite < historique >. Voici une liste (peut-etre pas exhaustive) des differences que j'ai pu relever :

• Dans Redux, Ogmo saute sensiblement plus haut (ce qui n'est d'ailleurs pas toujours un avantage). Je n'ai pas mesure avec precision la vitesse de deplacement ni la vitesse de chute, mais au moins une des deux differe sensiblement ;
• Dans Redux, il faut rester au sol un court instant avant de pouvoir effectuer a nouveau un saut + double-saut. Si l'on tente l'operation aussitot apres avoir touche le sol, il y a une chance sur deux ou trois pour que le double-saut ne se declenche pas. Ce probleme ne se rencontre pas dans le jeu d'origine ;
• Entre chaque stage, il est necessaire de relacher la touche de deplacement, mais il existe dans Redux de rares exceptions a cette regle (stage 1-6 notamment) ? exceptions qui ne s'appliquent d'ailleurs pas de facon systematique (allez comprendre !) ;
• Dans la version d'origine, le deplacement d'Ogmo est stoppe une fraction de seconde au moment ou il rebondit sur un trempoline ;
• Dans Redux, Ogmo deplace les caisses beaucoup plus rapidement, et elles tombent beaucoup plus lentement ;
• Jumper Redux inclut un mode Practice, qui permet de refaire un niveau deja termine ;
• Le stage 4-3 possede un element de level-design qui differe entre les deux versions. Si mes souvenirs sont bons, c'est le seul stage qui possede une difference de cet ordre ;
• Dans Redux, apres une serie de niveau, il faut attendre un instant avant de pouvoir appuyer sur la touche [Entree]. Dans le jeu d'origine, par ailleurs, on ne peut pas sauter la cinematique d'introduction ;
• Dans la version d'origine, le jeu souffre de lag au moment precis ou une piste musicale revient a son point de depart (meme probleme que dans Jumper 2, si ce n'est qu'on ne peut pas les desactiver). Le jeu subit comme un temps d'arret tres court, une sorte de gros ralentissement d'approximativement un quart de seconde. Si cela parait inoffensif sur le papier, le phenomene surprend et peut facilement rimer avec tragedie s'il survient lors d'un saut delicat.

Voila pour les differences entre les deux versions.

Jumper est donc un pur jeu de plate-forme proposant plusieurs series de niveau sous forme de tableaux fixes (a quelques exceptions pres qui presentent un scrolling horizontal ou vertical), caracterise par un systeme de jeu simplissime et une difficulte reputee intense. Le < heros >, Ogmo, curieuse creature rouge carree et produit scientifique experimental ne possedant pas une once d'intelligence, ne sait faire qu'une chose : sauter. Et c'est par une succession de sauts et double-sauts que le joueur doit se rendre, depuis le cote gauche de chaque niveau, a sa sortie situee du cote droit. Naturellement, de multiples et mortels dangers pullulent, qui tueront Ogmo sur le coup si ce dernier a le malheur de les effleurer : piques aceres, faisceaux electriques, gouffres abyssaux, boulets de canon et flammes ardentes. L'histoire, epique par excellence, met en scene l' < evasion > d'Ogmo qui se reveille au sein du laboratoire abandonne dans lequel il a ete concu...

Tous les deplacements du heros ne faisant appel qu'a trois touches directionnelles, Jumper n'est pas un jeu difficile a prendre en main (contrairement aux 2e et 3e volets). Il ne demande pas non plus de reflexes particuliers : tout est immuable, rien n'est aleatoire. Tout est en fait question d'automatismes a acquerir, et c'est la que reside toute la difficulte. Ces automatismes, parfois, requierent egalement un soupcon de chance : la vitesse de deplacement du heros est tres elevee et ne connait aucune acceleration, de sorte que certains obstacles se negocient a la fraction de seconde pres ; il est alors impossible de les surmonter de facon systematique.

Mais si les niveaux de Jumper (pris individuellement), pour qui veut etablir des records de temps sur chacun d'eux, sont loin d'etre aussi difficiles que ceux de ses successeurs ou des autres jeux de plate-forme de Matt Thorson (je pense a FLail et a MoneySeize), il n'en demeure pas moins qu'effectuer un single-segment de tous ces niveaux mis bout a bout pose un lourd challenge et demande une dose considerable d'opiniatrete et de sang-froid.

Jumper etablit plusieurs statistiques, en tete desquelles figure le nombre de morts. Un nombre maudit qui augmente sans cesse, generalement de facon exponentielle au fil des niveaux, et que le developpeur a trouve bon d'integrer a ses differents jeux comme pour hanter les pauvres joueurs que nous sommes. Cette statistique est donc un peu le critere de la reussite, et le but aura ete de la reduire au maximum, meme si, s'agissant ici d'un speedrun, le temps perdu constitue un critere au moins aussi important.

Ce run comporte 4 douloureux trepas, que je detaille ci-dessous :

• Stage 4-2 : erreur technique, legere mais irreparable, ou je suis parti un peu trop tot vers la droite. Le temps perdu est considerable, sans etre dramatique. C'est un niveau que je reussis presque a tous les coups, et j'avoue avoir hesite a poursuivre la partie.
• Stage 5-1 : mort stupide et sans consequence :].
• Stage 6-1 : sans doute le pire passage du jeu, qui donne l'impression de ne pas pouvoir etre maitrise. A chaque tentative, les effets sont imprevisibles. On pense parfois avoir saisi le < truc > en triomphant plusieurs fois de suite, pour finalement renouer avec l'echec et retomber dans le flou. Je reussis en moyenne ce passage une fois sur trois. Une reussite a la troisieme tentative demeure donc acceptable.

Au debut du secteur 7, la tension est proche de son paroxysme, d'autant que ce secteur est precede par une scene < cinematique > qu'on ne peut abreger. Les battements de c?ur deviennent ostensibles, tandis que la vision se brouille l'espace d'un instant... mais je divague, pardonnez-moi.

Gros moment de frayeur a la toute fin du dernier niveau, au moment de ramasser la fleche jaune entouree par plusieurs piques de forme ovale. Il n'est pas si rare de mourir a cet endroit, surtout si l'on arrive en etant un peu decale sur un cote, comme c'est le cas ici. La perte de temps occasionnee aurait ete severe et m'aurait quelque peu demoralise (j'aurais aussi eprouve beaucoup de rancune envers le ressort helicoidal de la touche de mon clavier). Cela semble s'etre joue litteralement au pixel pres ; mais c'est passe, ouf !

Voila, j'espere que ce speedrun vous aura diverti. N'hesitez surtout pas a poster vos reactions ou a m'envoyer un MP sur le forum ; j'y repondrai avec plaisir. Par ailleurs, bien que je n'aie rien enregistre et que cela n'est donc pas < officiel >, je serais ravi de partager avec vous mes differents temps realises sur FLail, Jumper 2 (du moins les six premiers stages) et Jumper 3 dans la section < Casual Speedrunning > du forum, si ces jeux font partis egalement partis de vos favoris.